PAROLES DE CHOMEURS, ECRITS D’INUTILISES
Les Manœuvres de l’écriture
Percevoir une allocation. Ne pas l’avoir gagnée. Se sentir redevable. S’efforcer de ne pas avoir honte. Se faire qualifier de profiteur. Se justifier en permanence. Rester disponible sur le marché de l’emploi. Terminer une énième formation. Tuer le temps. Se résigner. Désespérer… Un tunnel infernal pour certains. Les récits livrés dans ces pages touchent par leur justesse, leur violence, leur humour. Même si quelques-uns ressentent la fin de leur emploi comme une délivrance, le chômage est plus souvent vécu comme une non-place. Personne ne choisit de ne pas avoir de place. Pourtant, le sentiment de culpabilité des sans-emploi transpire. Le regard que posent les auteurs sur eux-mêmes nous ramène à la question du travail, encore et toujours perçu comme une valeur centrale et structurante de la vie de société. Il ne s’agit pas que du salaire. Raconter sa journée de boulot, la solidarité et les pauses avec les collègues, les distractions « méritées », avoir le sentiment du devoir accompli… Ceux qui ne sont pas ou plus dans le circuit se retrouvent de l’autre côté d’un mur. Invisibles.
Extrait de la préface de Thierry Bodson
Récits, 2010 – 12,5/20 – 104 p. – 9 € - 2- 87267-136-6
LES CAHIERS DE FELICIEN
Félicien DELVIGNE
Préface de Jacques Cordier
Félicien Delvigne (1883-1972) descend pour la première fois au puits Saint-Florent de Quaregnon à douze ans. Il sera mineur dans les puits du Borinage jusqu’à sa retraite en 1938. Dès 1953, il commence à remplir des cahiers d’écolier de textes calligraphiés accompagnés de dessins colorés.
Il ne s’agit pas d’un journal intime, mais de petites histoires simples, liées au quotidien, largement agrémentées d’humour et d’une louche de provocation.
« Félicien nous convie à un voyage à travers le quotidien borain de la première moitié du XXème siècle, un quotidien que nous devinons partie intégrante de notre mémoire collective. Ses cahiers gomment l’art désincarné. Ici, c’est bien de la vie ajoutée à l’art qu’il s’agit. Un essai de définition de l’art social ? » (Jacques Cordier)
Histoires, 2006 - 15,5/21 – 152 pages quadrichromie - 16 € - 2-87267-100-7
ET ELLE A VOULU SA PART, CETTE ROCHE OBSCURE…
Olinda SLONGO
Chose rare, le regard d’une femme sur le grand voyage de l’exil. De l’Italie du nord au bassin minier de Liège, une vie âpre faite de petits bonheurs et de grands malheurs, dans une écriture dépouillée qui en fait jaillir la cruauté. Une parole de femme qui donne une résonance nouvelle à cette moitié trop souvent muette qu’est l’immigration féminine.
« La simplicité du témoignage direct recréé par une langue qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture s’adresse à un vaste public qui cherche encore à comprendre de quelle façon une femme de l’Italie passée peut sortir de sa condition avec dignité dans une Belgique qui devrait avoir honte d’avoir accueilli ces gens comme du bétail lorsque l’illusion de la houille créait la déglingue dans les bassins. » (Guy Delhasse, Le Matin)
Récit, 1999 - réédition 2007 - 012,5/20 - 128 p. - 8,95 € - 2-87267-108-0
LE TRAIN DU NORD
François SCALZO
Avant-propos de Marie-Thérèse Coenen
Une voix de plus parmi celles qui nous ont déjà parlé de cette énorme force vive que fut l’immigration italienne. Elle est originale parce qu’elle nous décrit autant la misère de là-bas que celle d’ici. Et aussi parce qu’elle nous relate l’homme autant que le travailleur.
Récit, 1997 - 12,5/20 - 208 p. - 8,92 € - 2-87267-026-2
VIE PRIVEE
Gaëlle RIVAGE
Préface de Laurette Onkelinx
(épuisé)
Il s’agit d’un livre qui ne triche pas, qui ne trompe pas. Le livre lui-même est la lutte pour la dignité. Son existence, en soi, est une réponse à l’exclusion qui n’est pas seulement financière ; mais bien plutôt morale, faite de suspicion, de malaise ou de peur. Comme si un pauvre devenait un autre.
Cerisier et Présence et Action culturelles
Récit, 1991 - 12,5/20 - 192 p. - 8,06 € - 2-87267-001-7
LA MELANCOLIQUE AVENTURE
Jean TOUSSEUL
Préface de Michel Hannotte
« Tousseul est enfin réhabilité comme militant socialiste, pacifiste, animateur d’une cause qu’il considérait comme une ‘universelle affaire Dreyfus’. » (P. Aron, Textyle)
Ces premières nouvelles de Jean Tousseul s’inscrivent de toute évidence dans le courant de la littérature prolétarienne. Son œuvre littéraire est alors saluée par les écrivains pacifistes comme Romain Rolland.
Cerisier et Présence et Action culturelles
Nouvelles, 1989 - 12,5/20 - 194 p. - 8,68 € - 2-87267-000-9
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