Voici quinze ans, Fabienne Brutus, employée à l’ANPE de Limoux (Aude) avait publié un livre assez fracassant sur les gabegies de l’ANPE. Elle avait eu droit à une critique dans Le Monde, titrée "la pasionaria de l’ANPE", et commençant par "le vrai nom de Fabienne Brutus est Fabienne Brutus" tant il semblait incroyable qu’une employée balance ainsi à visage découvert sur son institution. L’article évoquait "son minois malicieux" et "sa frimousse victorieuse".
Reconvertie dans la formation pour adultes, elle récidive aujourd’hui sur les naufragés de la formation, avec un livre qu’elle-même a titré "Cassos" (abréviation péjoratisante de "cas sociaux"). De ce titre, elle s’explique dans le livre, en racontant que les cassos s’appellent eux-mêmes cassos.
Tout est sur ce ton, burlesque et tragique, qui appelle un chat un chat. Fabienne Brutus prend les cassos là où la société et les médias les lâchent, dans cette jungle des formations privées où d’autres précaires les gavent de connaissances inutiles, mais qui miraculeusement leur seront peut-être utiles, allez savoir.
J’ai ouvert le livre en trainant les pieds. Personne n’a envie de passer ses vacances avec les cassos. Et puis, le regard se pose sur l’un, sur l’autre, sur la troisième. Il est attentif, tendre par défaut, toujours intrépide, cruel quand il faut, par exemple pour les Français, si démotivés par rapport aux migrants surmotivés. Elle ne leur passe rien, et aux marchands de formation non plus. Tout le monde y passe, cadres et cadresses arrivistes, tziganes machos, flemmards grugeurs, bobos en apesanteur, homophobes (nombreux), racistes qui ont leur bon étranger, tatouées (parfois avec faute d’orthographe). Et moments de grâce, évidemment, qui justifient de se lever le matin. C’est dissonant, mais ça sonne plus juste que tous les reportages. Et à la fin, évidemment, c’est trop court, on repartirait bien pour quelques séances de découragement et de franche rigolade.
Daniel Schneidermann
critique parue sur le site de Babelio
https://www.babelio.com/livres/Adam-Ou-dans-le-ciel-/1400606/critiques/3319885
"Les Chanceuses" de Solidarité Femmes et le Théâtre des Rues
Extrait de l’article paru sur EuroMedia Presse
Josiane Coruzzi (Préfacier), Danièle Ricaille (Préfacier)
Editeur : Du Cerisier
L’association Solidarité Femmes de La Louvière fête en 2019 son quarantième anniversaire. Depuis presque autant d’années, le Théâtre des Rues l’accompagne par les ateliers de théâtre-action qu’il y assure.
Ce recueil reprend sept textes qui ont fait l’objet de spectacles créés de 2013 à 2019 par des groupes rassemblant des femmes hébergées au Refuge pour femmes battues, des anciennes hébergées ayant reconquis leur autonomie et des femmes fréquentant l’association dans ses diverses activités.
Centre d’hébergement réservé aux femmes victimes de violence conjugale, seules, enceintes ou avec enfant. Ils proposent un accompagnement psychologique, socio-éducatif et juridique mais aussi des ateliers collectifs, des groupes de parole et un suivi post-hébergement.
Bernadette Mouvet
extrait de l’article paru dans EuroMediaPresse
014. Comme la plupart des pays européens, la Belgique refuse de prendre sa part dans l’accueil des réfugiés qui atteignent ses frontières. Des centaines de candidats à l’asile sont laissés sans abri ni assistance dans un parc bruxellois, le Parc Maximilien, où ils attendent d’être reçus par l’Office des Etrangers, situé tout à côté. 2015. Indignés par cette situation, de nombreux citoyens et plusieurs collectifs se mobilisent et fondent la « Plateforme citoyenne de Soutien aux Réfugiés » qui aura pour mission de fournir un hébergement aux migrants du parc. 2019. La plupart des sept cents à huit cents migrants qui fréquentent le parc Maximilien sont hébergés dans des familles de la capitale ou de province. Bernadette Mouvet est de ceux-là.
RÉSUMÉ
Ce premier week-end de ma vie d’hébergeuse a préfiguré les suivants. A partir de novembre 2018, j’accueillerai deux invités, de préférence des femmes, du vendredi soir au lundi matin deux week-ends par mois. L’histoire de leur séjour, toujours singulière, alliera imprévus, découvertes, interrogations, rires et parfois tensions, désarrois et tendresses. Nos vies se seront un temps traversées et j’emporte nos rencontres dans mes voyages intérieurs.
Biographie de Bernadette Mouvet
Bernadette Mouvet est professeure honoraire en sciences de l’éducation à l’université de Liège. Elle travaille actuellement dans une structure qui accueille des enfants et des adolescents en décrochage scolaire. Elle a contribué à la création et aux activités du groupe “Babelles” d’alphabétisation de femmes immigrées à Cheratte et est aujourd’hui membre du groupe “Liège—Hébergement Plateforme Citoyenne”.
Article paru dans le Monde Diplomatique du 27 novembre 2019